La peur des autres est un trait de personnalité que l’on retrouve en des proportions semblables dans toutes les sociétés. Elle toucherait 25% des gens dans sa forme courante et les formes extrèmes qui posent de rééls problèmes touchent 5% d’une population.
Il est difficile de faire des statistiques sur la peur des autres, car elle peut également être un symmptome dans un tableau clinique bien plus grave : par exemple l’autisme.
La peur des autres en tant que timidité plus ou moins forte et handicapante est partagée par tous à divers degrés.
De nombreuses personnes la transcendent à l’aide de subterfuges psychiques tels que le déni de cette peur, le caractère avenant, l’humour, le cynisme, l’exhibitionnisme etc. De nombreuses personnes au contraire se focalisent sur cette angoisse sans la dépasser et s’en accomode tant que faire ce peut.
Manuel 18 ans, en terminal. Sa peur des autres l’a conduit depuis 3 ans à des angoisses répétées. La situation dans des cours très magistraux avec des professeurs très stricts est très difficilement supportable. Après avoir consulté un psychologue pendant un an, Manuel avec l’accord de ses parents a décidé de ne plus retourner en cours et de pasé son bac par correspondance.
Comme on peut le voir, cet exemple est édifiant. On voit à quel point s’est difficile.
Catherine a 44 ans. Elle a toujours été timide et s’est toujours confronté à ce handicap en prenant des chemins très stimulants : théatre, carrière d’enseignant… Elle est aujourd’hui en reconversion professionnelle car elle n’en peut plus. Elle ne tient plus sa classe et elle est littéralement terrorisée par toute confrontation avec ses élèves.
Alors que faire ?
Il existe différentes approches.
Essayer de remonter aux causes profondes de cette angoisse avec l’approche psychanalytique. C’est en traitant la cause que le symptome va disparaitre. Attention il faut être patient et courageux pour faire cela. On pourrait faire ressurgir des problèmes qui étaient jusqu’à présent bien enterrés.
Vaincre le mal par le mal. C’est ce qu’a essayé de faire Catherine. Encadré par un professionnel, souvent psychologue, cela s’appelle une thérapie comportementale. On va essayer de surmonter petit à petit toutes les situations stressantes. Gagner du terrain et de l’autonomie et se confrontant peu a peu aux situation angoissantes armé de debriefings solides et de « trucs ». Les « trucs » sont souvent des représentations mentales travaillées en séances avec le thérapeute.
Il est également possible d’accepter sa peur des autres et d’organiser sa vie en fonction. Vivre dans des groupes restreints, ne pas s’exposer aux foules… tout ceci est possible. Mais cette situation peut être très peu désirable et synonyme d’échec. Cela peut faire basculer vers la dépression.
Enfin, il est possible de consulter un medecin pour un traitement médicamenteux du symptome. A notre avis c’est à réserver dans les cas extrèmes !